Jérôme
Larché
Médecin interniste-réanimateur, enseignant en science politique et
Chercheur associé à la Faculté de Droit et de Science Politique de Montpellier
(CEPEL). Son engagement associatif avec Médecins du Monde a nourri son
expérience des terrains de conflits et de catastrophes naturelles. Auteur de
nombreux articles sur les enjeux humanitaires et de sécurité dans les conflits
armés, sur la corruption, et sur les violences faites aux femmes, il a
également participé à la rédaction d’ouvrages collectifs : Persécutions des femmes (Editions du Croquant, 2007), La captivité de guerre au XXème siècle
(Editions Armand Colin, 2012), et Nouvelles d’humanitaires
(Editions Les Malins, 2016). Il est aujourd’hui Chercheur associé à la
Fondation pour la Recherche Stratégique et à l’Observatoire Canadien sur les
Crises et l'Aide Humanitaire (OCCAH).
Pour
quelles raisons avez-vous écrit ce livre ?
Ce livre répond à une nécessité qui s’est imposée à moi, celle de
transcrire à la fois le vécu d’expériences de terrains humanitaires - au
Soudan, en Afghanistan et dans bien d’autres lieux - mais aussi de les
confronter à d’autres réalités – politiques, économiques, sanitaires,
historiques et philosophiques - , pour montrer la complexité du monde
environnant et les difficultés, comme les paradoxes, des pratiques humanitaires
contemporaines. Bien que les moyens humains, opérationnels et financiers
déployés à travers le monde et ses « théâtres » n’aient jamais été
aussi imposants, le sens et la lisibilité des actions de solidarité de l’empire
humanitaire occidental ne se sont pas renforcés. Au contraire, l’environnement dans
lequel évoluent désormais les acteurs humanitaires (ce que certains appellent à
tort, l’espace
humanitaire) s’est profondément modifié,
devenant de plus en plus liquide et protéiforme. Le phénomène mondial de
globalisation, qu’il soit géopolitique, financier ou sociétal, a atténué ce qui
faisait figure autrefois de frontières. En ce sens, les humanitaires « sans
frontières » sont devenus aussi des
objets de la mondialisation.
Pourquoi avoir
choisi d‘écrire
un essai
pour traiter ce sujet ?
Cet ouvrage veut aller au-delà du
simple témoignage. La diversité de mon parcours m’a amené à de nombreuses
réflexions que j’ai choisi de partager, avec une mise en perspective entre les
pratiques de l’empire humanitaire occidental contemporain et celles plus vaste d’un monde néolibéral
globalisé, faisant émerger de nouveaux paradoxes et contradictions qui ne sont
pas toujours au bénéfice des populations défavorisées. Imaginer le futur, et
notamment celui d’un humanitaire complexe, n’est envisageable qu’en ayant compris le passé et analysé le
présent. Cet essai pourrait modestement y contribuer en ouvrant le champ des
possibles.
A quel
public s'adresse-t-il ?
Cet essai s’adresse à un public très varié. Qu’ils s’agissent d’étudiants
ou d’universitaires, de journalistes, de citoyens intéressés par les questions
de solidarité, voire même d’acteurs politiques souhaitant des éclairages
inhabituels (ou souhaitant se remettre en question…), chacun pourra trouver ce
qu’il souhaite dans ce livre. En effet, bien que porté par une cohérence globale, il est
construit comme une série de chapitres pouvant se lire de façon indépendante.
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